17 octobre, 2008

Le congé

«Wel coungi! » C’était dit d’une manière ! Alors là ! Une entorse bénigne de la cheville ayant eu lieu 3 semaines au paravent… L’entorse est une lésion des ligaments sans déplacement des surfaces articulaires … Le caractère bénin de l’accident signe l’intégrité des éléments anatomiques. La douleur est traitée par des antalgiques palier2, des anti-inflammatoires et la mise au repos relative de l’articulation. Un repos est administré par les médecins zélateurs ; sinon cette lésion ne doit aucunement provoquer un absentéisme ni une diminution de la productivité. « bech nmout! » Le malade incapable de bouger, état d’impotence phénoménal depuis quelques instants, tout à fait en désaccord avec l’ancienneté de la lésion, s’est relevé de suite ; s’est mis à crier, à injurier le médecin de garde et disons le, était à deux doigts de lui donner « la raclée » de sa vie, pour avoir quelques jours de repos en plus! En reparlant de l’incident de la veille avec l’agrégé du service, ce dernier nous a fait part de son expérience à ce sujet lors d’un stage qu’il avait effectué au Japon : il a voulu donner un congé maladie à un patient japonais qui a non seulement refusé mais qui n’est pas arrivé à comprendre pourquoi le médecin lui proposait un congé alors qu’il était apte à reprendre son travail, entre parenthèses, le patient s’est sentit contrarié ! Entre les deux patients, il n’y a pas seulement milles lieues par les mers... Deux êtres humains de même constitution anatomique, ayant les mêmes mécanismes physiologiques mais si différents… Question de cultures ? Bon disons le, l’exemple japonais est quant même assez extrême ; les japonais forment une exception mondiale ; leur histoire, leur économie, la topographie de leur pays, ont fait de ce peuple une pointure dans l’art du travail, du dévouement… Une mentalité si précieusement héritée qui fait que ce peuple est admiré par toute la voie lactée. Mais le tunisien grâce à sa mentalité est aussi, à sa manière, un phénomène. A la recherche des causes profondes de cet état d’esprit plusieurs facteurs peuvent être incriminés : -Citons en premier lieu les conditions météorologiques incitants aux promenades et aux longues siestes sous le soleil ; -En second lieu, la manière bien tunisienne de voir les choses, qui n’accepte pas le trop : il ne faut pas être trop propre et rangé : mwaswes, il ne faut pas trop bosser : me7rath, il ne faut pas être trop gentil : yetmasken ou khbith, … et les exemples abondent. Cette manière de voir les choses serait sans doute l’héritage du brassage culturel ; qui fait que les personnes adoptent la méfiance et la ruse dés leur plus jeune âge… Une forme d’adaptation sans pareil à tout ce qui pourrait ou pas arriver ; une acceptation de tout et de rien ; en somme une résignation à la « akhta raci ou adhreb » ; désormais phrase clef… Ceci dit, les conditions météorologiques restent le facteur le plus incriminé et le réchauffement planétaire offre à mon avis, un espoir d’évolution…

08 octobre, 2008

La sagesse des fous…

Sbitar Errazi à Mannouba, son immense jardin verdoyant, son extraordinaire cage d’oiseaux, ses allées épurées, ses bancs craquelés… Par les journées ensoleillées, la nature nous envoûte : on s’imagine déjà faire un pique-nique, les pieds dans l’herbe, profiter de cette générosité, vivre pleinement son engouement pour la pureté et la légèreté de ces brises ravissantes, s’exalter en écoutant les récits des oiseaux, le crépitement des nouvelles pousses… « 3andekchi mya ? » « Chnoua ? » « 3andekchi mya ? » On avait oublié qu’on se trouvait dans l’établissement public qui contient le plus grand amoncellement de services psychiatriques de tout le pays ; « 3andekchi mya ? » est la phrase typique, le must que chaque visiteur des lieux rapporte ; Vous aurez beau être discret, un des patients trouvera toujours le moyen de vous aborder pour : vous dire bonjour, vous demander en mariage, vous proposer un plan, vous parler d’un problème, vous chanter une chanson… mais plus fréquemment pour vous demander « mya ». Plusieurs personnes s’arrêtent, prennent la peine d’ouvrir leur sac, de chercher dans leur porte feuilles, dans leurs poches… pour satisfaire cette demande toujours renouvelée ; d’autres refusent de peur d’être agressés ou parce qu’ils n’ont tout bonnement pas de pièces de monnaies de 100 millimes… À la longue on s’y habitue, on n’est plus gêné, on rigole même avec certains patients à qui on paye un café… Errazi est vraiment un monde à part, ou plusieurs personnes coupées du monde de part leur pathologie mentale et de leur incapacité de s’adapter à la société de consommation, se retrouvent dans un havre de paix propice à la relaxation et à l’oubli… Un coin de ce pays qui reste non régit par les intérêts et les bénéfices… enfin, c’est ce que je croyais, du moins jusqu’à hier ! « Okhti, okhti… » Je souris tendrement en pensant : « voilà une autre demande de prêt » « n3am » « 3andekchi dinar ?» « heuu… » Dinar fard el marra ! Mais qu’est ce qui les prend ? … J’ai passé toute la journée à y penser ; « 3andekchi dinar ? » résonnait inlassablement dans mes oreilles… « 3andekchi dinar ?», la demande s’est multipliée par dix d’un coup à l’image du prix du baril de pétrole ; « 3andekchi dinar ? », la carapace avec la quelle se protége le monde des ‘fous’ s’est fissurée ; « 3andekchi dinar ? », le monde des ‘sages’ pollue le monde des ‘fous’ ; « 3andekchi dinar ? », les ‘fous’ subissent l’inflation économique des ‘sages’ ; « 3andekchi dinar ? », les ‘fous’ s’y accommodent ; Wenti 3andekchi dinar ?

03 octobre, 2008

Qu’est ce qu’on gagne à arrêter de fumer ?

(ancienne affiche publicitaire pour le tabac) L’arrêt du tabac, s’il suscite bien de difficultés, réserve souvent de bonnes surprises. Quelle que soit la quantité de tabac consommée et aussi longtemps qu’on ait fumé, il n’est jamais top tard pour arrêter et les bénéfices de l’arrêt du tabac interviennent presque immédiatement : -20minutes après la dernière cigarette : la pression sanguine et les pulsations du cœur redeviennent normales. -8heures après la dernière cigarette : la quantité de monoxyde de carbone dans le sang diminue de moitié. L’oxygénation des tissus redevient normale. -24heures après la dernière cigarette : Le risque d’infarctus du myocarde diminue déjà. Les poumons commencent à éliminer le mucus et les résidus de fumée. Le corps ne contient plus de nicotine. -48heures après la dernière cigarette : Le goût et l’odorat s’améliorent. Les terminaisons nerveuses gustatives commencent à repousser. -72heures après la dernière cigarette : Respirer devient plus facile. Les bronches commencent à se relâcher et on se sent plus énergique. -2semaines à 3 mois après la dernière cigarette : La toux et la fatigue diminuent. On récupère du souffle. On marche plus facilement. -1 à 9 mois : Les cils bronchiques repoussent et on est de moins en moins essoufflé. -1 an après : Le risque de cancer du poumon diminue presque de moitié. -10 à 15 ans après la dernière cigarette : L’espérance de vie devient identique à celle des personnes n’ayant jamais fumé. Se sent-on vraiment mieux sans cigarettes ? Arrêter de fumer permet de retrouver le calme intérieur. Etonnant, n’est-ce pas ? Pourtant de nombreuses personnes font cette constatation à l’arrêt du tabac. Une explication s’impose : loin d’apaiser le ressentis physique du stress, la nicotine en augmente l’effet. Par exemple, lorsqu’une personne fume, ses pulsations cardiaques sont plis rapides et sa pression artérielle augmente. C’est bien pour cela que la nicotine est une molécule classée parmi les substances excitantes, et non pas parmi les substances calmantes. Arrêter de fumer demande un gros effort de la part du fumeur qui peut considérer sa réussite avec fierté.

l’ANTI-ŒDIPE

l’ANTI-ŒDIPE de Gilles Deleuze et Félix Guattari est un essai sur le capitalisme et la schizophrénie qui nous propose une analyse très logique et fort appréciable de la psychologie et la sociologie humaine. Le livre se présente en deux tomes, avis aux amateurs de la philosophie ; à lire d’urgence.

19 août, 2008

La métamorphose de KAFKA

« Elle danse sur des parquets immenses aussi luisants qu’un lac… » Cette chanson de Francis Cabrel me revient à l’esprit en pensant à ce livre ; Cette petite fille, qui, porteuse d’un handicap moteur, se plait à rêver qu’elle danse… Ce corps qui l’emprisonne et dont elle se détache par l’esprit pour se retrouver prisonnière à la fin de ses rêveries qui ne dureront d’ailleurs, jamais assez… Ce même conflit de l’esprit avec le corps ou du corps avec l’esprit se retrouve dans «La métamorphose » de KAFKA ; Gregor Samsa se lève un beau matin transformé en cancrelat ! Ce corps étranger qu’il ne sait manier au début l'asservit, ce conflit entre l’esprit et la matière provoque une frustration inégalée ; Pas de « comment ?» ni de « pourquoi ?», KAFKA laisse le lecteur poser ces questions à sa place et n’y répond pas… Est-ce un cauchemar ? une réalité ? une hallucination ? On ne saurait dire ! Tout est flou, incertain, angoissant… Et jusqu’à la fin de ce roman, on attendra vainement l’événement qui apportera un sens ou une logique ; Gregor et sa famille essayent de s’accommoder à cette nouvelle situation et la métamorphose de l’esprit induite par cette condition physique est entamée, mais à quel prix ! Les relations changent, les sentiments se dissipent et l’esprit n’étant que le résultat de son environnement régresse cruellement… Coupé du monde extérieur, Gregor sombre, jusqu’au jour ou la dépression humaine tue la bête… Finalement, l’esprit ne peut être maître de la matière -corollaire légitime des interactions avec l’environnement, il peut s’y adapter, du moins essayer de ne pas aller à l’encontre de ce qu’elle implique, mais ne pourra jamais la dominer, même si à un moment donné, il croit le faire… Cette réclusion mentale, beaucoup plus despotique que celle du corps, entravait toute communication ; Gregor était incapable de cerner les événements et n’avait donc aucun moyen de s’y adapter ; KAFKA le mentionne d’ailleurs constamment, lui aurait-on parlé, l’aurait-on informé… tout aurait pu se passer autrement, peut être aurait-il pu apporter un plus… Mais non, sa condition de bête l’en empêchait… On ne refusait pas de l’écouter, ceci n’a tout bonnement pas effleuré leurs esprits, réduit morphologiquement à un être « inférieur », il perdait à leurs yeux toute capacité de raisonner… Ceci n’est pas un récit fantastique, c’est une parodie du monde ou il suffit d’avoir un critère d’infériorité pour être marginalisé…

17 juillet, 2008

Tabacophilie

Nouveau né : LE SYNDICAT DES INTERNES ET DES RESIDENTS

Voici un slogan, que j'ai trouvé exceptionnellement expressif!

« Pas de sommeil… Pas de brosse à dents…

Pas de paie pour les internes…

Pas de reconnaissance…Pas de compresses… Pas de seniors…

Pas de paix pour les internes…

Pas de repos compensateur…Pas de dignité…

Pas d’embauche…Pas de places…Pas d’avenir…

Pas de scanner…Pas de bouffe…Pas de café…Pas d’adrénaline…Pas d’ECG…Pas de personnel…Pas de médicaments…

Pas de médecine ?

Pas de respect…

Pas de cardiologues…

Pas de toilettes…Pas de matériel stérile…Pas de champs…Pas de gants…

Pas d’êtres humains…

Pas le choix…

Pas de blancheur dans la blouse… Pas de noirceur non plus…

Pas de stylos…Pas de stheto…

Pas d’alcool…

Pas de non...

Pas de vaseline…

Pas de liberté…

Pas à Pas on y arrivera ;

Marchons ! »

Nchala mabrouk 3lina essyndica…

15 juillet, 2008

NOMA

Le NOMA est une gangrène d'origine virale qui atteint la face en laissant des séquelles mutilantes; Cette pathologie est fréquente en Afrique et touche fréquemment les enfants; C'est au cours de mon stage au service de chirurgie maxillo-faciale que je l'ai découverte puisqu'elle est tout comme plusieurs pathologies traumatiques et tumorales de la face, non enseignée à la faculté de médecine de Tunis; Plusieurs équipes de chirurgiens de part le monde se sont "mobilisées" pour assurer une "réparation" des séquelles que ce fléau provoque et ce comme l'opération SMILE des américains, l'association ROTARI dont les membres sont des habitués de la Tunisie puisqu'ils viennent chaque année depuis 9 ans déjà... (pas pour le NOMA qui est Dieu merci trés rare dans notre pays) Ceci dit, plusieurs spécialistes tunisiens en chirurgie maxillo-faciale sont contre cette opération qu'ils jugent politisée et assurent que les équipes étrangères comptent plusieurs novices "jeyin yet3allmou fi awledna!" Alors, une question doit forcément se poser: comment les autorités acceptent-elles sans prendre en considération l'avis des médecins tunisiens? Ou se trouve la faille?

30 juin, 2008

SEXUALITÉ

« LA SEXUALITÉ humaine connaît aujourd’hui trois approches principales. Pour le physiologiste et le psychologue expérimental, elle est une fonction parmi d’autres, une pulsion à côté de la soif, de la faim, du sommeil. Assurément, elle ne se range pas, comme ces derniers, dans les besoins primaires, dont la satisfaction est indispensable à la conservation de l’individu. Elle ne se réduit pas non plus à un instinct au sens des éthologistes, c’est-à-dire à des mécanismes nerveux tout montés, puisque l’exemple de congénères avertis intervient dans sa mise en place. Bien plus, c’est un besoin problématique, car il doit composer avec les exigences du travail et passe par des excitants symboliques qui le rendent à la fois moins urgent et plus permanent. Mais enfin, dans cette perspective, on reste sur le terrain solide de la théorie du comportement motivé, où l’accouplement et la masturbation solitaire ou réciproque apparaissent comme le résultat de l’intégration progressive de comportements partiels, joints en séries compréhensives par le renforcement de la récompense. Le rapport Kinsey dénombre les variétés (somme toute restreintes) et les occurrences (somme toute constantes) de ces comportements pour un échantillon donné. Plus significativement, les études de Masters et Johnson nous apprennent que les soubassements physiologiques des réactions sexuelles (phase d’excitation, phase en plateau, orgasme, résolution) sont stables et parallèles d’un sexe à l’autre, d’un individu à un autre.(RQ : il parle de la physiologie de l’acte sexuel qui est chronométrée et qui passe par des phases successives qui différent entre le sexe masculin et le sexe féminin, et ce, bien entendu sous l’influence des secrétions hormonales et des influx nerveux qui ne sont pas seulement parasympathiques, mais mixtes puisque l’acte sexuel est sous l’emprise et adrénergique et cholinergique) Il existe une deuxième lecture. La théorie et la pratique de Freud supposent que les organes et les comportements sexuels fonctionnent littéralement comme des systèmes de signes et d’images (pénis = fèces = enfant = cadeau = argent = vierge = prostituée, etc.) en des équivalences et des ambivalences, des métaphores et des métonymies constituant une vraie dialectique. Cette dialectique donne le sens de la succession des «objets» et des «buts» sexuels dans les phases libidinales de l’enfance et de l’adolescence, où, comme l’ont souligné K. Abraham et E. Erikson, se jouent toutes les relations fondamentales entre un individu et son univers: continu de l’oralité(RQ : le plaisir qu’éprouve l’enfant passe par la bouche, la satisfaction alimentaire étant le principal constituant érotique), discontinu de l’analité (RQ : le refus de l’enfant de laisser sortir ses selles et tout ce qui l’entoure comme conditionnement qui fait que ce dernier croit que c’est un cadeau qu’il fait à ses parents, ses selles étant très précieuses, et toute la complexité qui en découle, par exemple «l’accès de céphalée est comme un orgasme de malaise» et signifie un acte sexuel pervers, sadomasochiste à caractères de régression anale, c’est à dire une régression de l’acquisition du contrôle de la défécation ), réciprocité externe-interne de la génitalité. Pour autant, la sexualité est l’intégration primordiale du corps, du signe et de l’image, en quoi consiste le corps propre. Et les complexes de castration(RQ : la fille croit qu’elle est castrée et le garçon vit la peur d’être castré) et d’Œdipe (RQ : en sachant que personnellement, je penche plutôt vers Gilles Deleuze qui nie la théorie psychologique Du complexe d’ŒDIPE), qui forment ses péripéties majeures, déterminent l’essentiel de la destinée humaine, puisque, par-delà la fabulation d’un organe menacé et d’une rivalité triangulaire de l’enfant, de la mère et du père, l’individu y accepte de se situer autant (davantage) dans des signes que dans des réactions organiques, dans la loi que dans la pulsion, dans le langage que dans l’image. Pour Jacques Lacan, qui a vivement thématisé ces derniers points, le pénis magnifié et renoncé en phallus serait même le signifiant par excellence, celui dont le surgissement et le voile exprimeraient l’emprise des signifiants sur les signifiés, en vertu de laquelle la signifiance en général déloge tout l’ordre humain des besoins vers le désir, et jusqu’au désir du désir de l’autre. De la sorte, Freud n’a pas privilégié la sexualité parce qu’elle est exigeante, mais parce qu’elle est originaire. Et du coup, elle a dû le conduire à la découverte du toujours-déjà-là, de l’inconscient, motion et structure. Les anthropologues et les sociologues, qu’ils soient plus structuralistes ou plus dialecticiens, se rattachent tous de quelque manière à cette vue sémiologique. Une troisième approche est alors attentive aux séquences sensori-motrices de l’accouplement (orgasme en tant que porté par la caresse), ce qui la distingue de la psychanalyse traditionnelle; mais elle recherche leur sens fondamental, ce qui la différencie du béhaviorisme. Ainsi, pour S. Ferenczi, l’intromission et le «sommeil» du coït accompliraient ontogénétiquement le retour à la mère, et phylogénétiquement le retour à la mer. Semblablement, le vertige sexuel apparaît à G. Bataille comme la transgression momentanée du discontinu que sont l’organisme (individuel) et le travail (social), vers le continu de l’espèce et de la procréation, le magma vie-mort-vie, qui fait le fond de la réalité. De même encore, les existentialistes ont décrit certains aspects du «vécu» érotique (en particulier la pudeur et l’obscène) à l’appui de leurs vues sur l’être-au-monde, l’être-avec, la relation sujet-objet, l’incarnation, l’intentionnalité, la détotalisation; et H. Van Lier, à la suite de A. H. Maslow, a mis en relief, dans la caresse et l’orgasme, un type de perception et de réalisation de l’espace et du temps, parallèle à celui de l’art majeur et de la mystique, permettant de comprendre que le coït soit le lieu de la symbolisation, de la fantasmatisation et du plaisir dans un sens réconciliant la pulsion de vie et la pulsion de mort. H. Marcuse a présenté le sexuel libéré comme le pôle opposé au rendement répressif. Mais de pareilles observations ne sont pas le propre des philosophes et des phénoménologues, et l’on trouve les plus pénétrantes chez les poètes et les romanciers (…) Le foisonnement de toutes ces lectures confirme d’abord le sociologue dans l’impression que lui fait l’observation de la vie quotidienne, à savoir que la sexualité est redevenue en Occident, après vingt-cinq siècles d’existence souterraine, un thème central. Il peut voir alors dans l’approche behavioriste l’aboutissement d’une mentalité positiviste et hygiéniste, d’autant plus désireuse de réduire l’activité sexuelle à des schémas simples qu’elle se prête à la mystification. Il remarquera la connivence entre la virtuosité dialectique des «objets» sexuels dans la psychanalyse et la suprématie actuelle de la linguistique et de la sémiologie. Il notera, à propos de l’approche rythmique, que le coït est le dernier lieu de nature pure (brute) dans un monde artificialisé et urbanisé; et, par ailleurs, que son type de communication préverbale est un détour presque inévitable pour des individus que l’équivocité des discours sociaux contraint à refonder sans cesse – seuls ou plutôt en couple– leur langage. Mais le sociologue remarquera aussi que ces trois approches n’ont pas actuellement la même audience, et que la lecture hygiéniste (à laquelle se rattache l’asepsie souriante du sex-shop ) et la lecture sémiologique (sur laquelle s’appuie le fétichisme de la pornographie) se partagent la faveur du commun et des doctes, tandis que sont relativement peu évoquées, voire reléguées dans l’essayisme, les possibilités conjonctives et rythmiques. Or, ce sont ces dernières qui furent privilégiées par toutes les cultures extra-européennes (du tantrisme indien ou à la danse africaine) et qui, en Occident même, étaient encore alléguées (non sans défiance, il est vrai) dans les mythes platoniciens de l’androgynie et de l’enthousiasme, avant qu’Aristote formule une interprétation biologique du sexe, dont l’Église romaine et ses adversaires laïcs devaient être, malgré leurs conclusions divergentes, également héritiers. Ainsi, l’Occident actuel compenserait certains inconvénients de la société industrielle par la revalorisation de la sexualité. Mais, selon une loi connue, il concevrait cette formation réactionnelle en privilégiant les deux modèles qui précisément commandent l’industrie: celui du rendement, dans l’hygiénisme behavioriste, et celui de l’informatique, dans la sémiologie psychanalytique. Ces deux modèles seraient encore favorisés du fait qu’ils conspirent avec l’obsession phallique, propre à l’héritage grec de la forme (eidos , forma , Gestalt ), et qu’ils se prêtent le mieux au discours, et donc aussi à une pédagogie sexuelle, dans une culture qui a remplacé l’initiation, que suppose la transmission d’un rythme, par la démonstration. Cela inciterait à prévoir une montée de la perversion – qu’on la déplore ou qu’on s’en réjouisse avec une partie de l’intelligentsia. À moins que, selon la perspective de H. Marcuse et de W. Reich, les modèles du rendement et de l’informatique étant arrivés à un point de contradiction, la société industrielle ne soit contrainte (et capable, en devenant postindustrielle) de redécouvrir le rythme-plaisir et le rythme-présence comme le fondement de l’existence, supportant le travail lui-même ou formant avec lui les deux moments d’une respiration d’ensemble. En ce cas, la révolution sexuelle, dont il est beaucoup parlé, passerait par la révolution du plaisir. » Van Lier Henri (docteur en philosophie, professeur à l’institut des arts de diffusion, Bruxelles) Source : Encyclopédie Universalis5

11 juin, 2008

Un conseil pour les filles : Avant de vous marier, profitez ! Jouez avec les chats !

La compagnie d’un chat est généralement agréable, il ronronne, il est doux, câlin et on ne le caresse jamais assez ; Le chat est l’exemple même de l’animal domestique ou domestiqué ; En dehors de tout ce que vous pouvez lui apporter et la satisfaction qui en découle qui est généralement en rapport avec le côté maternel qui veille encore, il peut potentiellement enrichir sa maîtresse sur le plan affectif et social, puisque chaque chat a une personnalité bien propre ! Sans oublier qu’il représente le compagnon fidèle mais non astreignant qui retombe toujours sur ses pattes ;) En dehors de cette dimension psychologique, les bienfaits physiques qu’apporte le chat ne sont pas quelconques ! La toxoplasmose est une maladie parasitaire très commune chez l’être humain qui l’affecte après contact avec les animaux à sang chaud en général; elle peut aussi être contractée après contact avec des substances souillés par l’agent parasitaire Toxoplasma gondii ou après ingestion de viande mal cuite le contenant ; ceci dit la voie de contamination la plus fréquente reste le contact avec les chats ; Cette parasitose est généralement très banale et on pourrait même dire bénigne ; Elle se manifeste par une fièvre ou un rhume, après quoi le corps synthétise des anticorps qui neutralisent complètement le Toxoplasma ; Ce dernier reste à l’état latent dans les muscles et le cerveau suscitant ainsi la synthèse continue des immunoglobulines anti-Toxoplasma dans le corps qui se trouve donc immunisé d’une manière efficace et définitive (en dehors des cas de déficit immunitaire acquis tels une infection au virus du sida);
La toxoplasmose sort pourtant de la sphère de la bénignité quand elle atteint la femme enceinte non immunisée ; Elle est capable de provoquer des anomalies congénitales graves chez le bébé! C’est la raison pour laquelle toute femme enceinte doit subir un dépistage (qui est aussi réalisé lors de l’examen prénuptial), pour la toxoplasmose entre autres ; Si cette dernière s’avère immunisée, il n’y a aucun problème, puisque son bébé le sera automatiquement grâce aux anticorps maternels qui empêcheront le parasite de passer à travers le placenta vers le fœtus en cas de réinfection ; Pour les mères non immunisées, la question devient plus délicate : Elles vont devoir suivre des règles d’hygiène draconiennes pour éviter tout contact avec le Toxoplasma ; Si malencontreusement, ce contact se réalise, les risques encourus par le bébé sont très importants ; Selon la date et la massivité de l’infestation les atteintes varient ;
-Une mort in utero (dans l’utérus) est possible ;
-La naissance peut avoir lieu avec un nourrisson vivant mais en très mauvais état avec ictère (coloration jaune de la peau), des atteintes pulmonaires, oculaires et plusieurs anomalies au niveau du sang ; ce cas de figure s’accompagne d’un pronostic très sombre ;
-Le nouveau né peut avoir une association d’atteintes dites oculo-céphaliques (qui touchent le cerveau et les yeux) avec une hydrocéphalie (le bébé a une grosse tête à cause d’une accumulation du liquide dans le quel beigne le cerveau)
ou une microcéphalie (le bébé a une trop petite tête) ; dans les deux cas il y a une gêne au développement du cerveau ;
on note aussi des calcifications intracrâniennes au niveau de parties du tissu nerveux qui sont donc non fonctionnelles ;
Ce bébé risque d’avoir de lourdes séquelles neurosensorielles (retard psychomoteur, surdité…)
Sans oublier les atteintes oculaires à type de choriorétinite(lésions de la rétine) ;
- Finalement, le bébé peut être tout à fait ‘normal’, c’est à dire, asymptomatique, situation qui n’exclue pas la présence de calcifications intracrâniennes et l’apparition très probable de choriorétinite ultérieurement. La toxoplasmose bénéficie d’un traitement à base d’antibiotiques qui seront administrés à la femme enceinte ou au bébé après sa naissance pendant une durée d’un an à deux ans, sans pour autant avoir la prétention d’éviter les séquelles qui pourraient s’installer ;
La meilleure solution me paraît l’adoption d’un chat ! Qu’est ce que vous en dites les filles ?