06 mars, 2008
Gyrus cingulaire…
La douleur est un processus nerveux de protection ;
Elle permet la préservation du corps humain en évitant la prolongation de tout contact nuisible ;
La douleur est formée par deux composantes : physique et émotionnelle ;
La composante physique permet l’identification de la nature de l’agent causal ou de la stimulation : pression (traumatisme), chaleur (brûlure),… Quant à la composante émotionnelle, elle permet de donner cette dimension désagréable, triste et même insupportable de la douleur.
La lutte contre la douleur est un combat perpétré depuis des lustres ;
Effectivement, laisser quelqu’un souffrir est un acte contraire aux droits de l’homme ;
Il existe des maladies qui annulent la sensation de douleur par la lésion des voies sensitives et qui annulent donc les deux composantes de la douleur chez la personne en question;
Dernièrement, un cas très intéressant s’est présenté volontaire à une étude scientifique en France ;
Ce patient a eu un accident (traumatisme crânien) suite au quel, il ne ressent plus la douleur, pas dans le sens physique du terme mais dans le sens émotionnel !
Il paraît que cet accident a provoqué une déconnection nerveuse au niveau du gyrus cingulaire (plus connu sous le nom de système limbique : partie du cerveau humain qui s’attelle à modérer le comportement et/ou la personnalité du sujet).
Ce monsieur n’est pas seulement incapable de percevoir le caractère affligent de la douleur, IL N’A PLUS PEUR !
Il est incapable de s’affoler à la vue d’une locomotive qui va le heurter, incapable d’avoir une réaction d’esquive face à une aiguille qui va lui transpercer l’orbite ;
Mais aussi incapable de compatir à la douleur des autres dans le sens le plus plat du terme ;
Il n’est pas touché par les images de dégradation physique humaine ;
Ce qu’on pourrait ressentir à la vue du sang ou d’une lésion…
J’ai toujours cru que le système nerveux n’est qu’un ensemble d’interconnections que l’homme module par son éducation, ses habitudes…
Par exemple, si on ne mange pas pendant longtemps, le cerveau finit par cesser d’envoyer des messages de faim, ce qui définit l’anorexie mentale ;
De même, les bouddhistes peuvent contrôler leur système nerveux végétatif (chose tout à fait impossible pour le commun des mortels) par le conditionnement mental… et les exemples abondent ;
Suite à plusieurs rencontres macabres, j’ai cru que l’habitude a pris le dessus, que finalement dompter ce gyrus cingulaire était possible, qu’avoir à côtoyer si fréquemment la déchéance humaine me rendrait insensible…
Ceci dit, un CV fait de cadavres à la morgue, de chirurgies sanglantes, de grands brûlés, d’infections purulentes… ne m’a pas permis un contrôle émotionnel adéquat face à ça :
(Article sur la dynastie mandchoue des QING en Chine (1644-1911) ; image représentant les corps décapités dans la rue des victimes de la révolution chinoise, en 1911)
Je crois que c’est l’atteinte à l’intégrité du corps humain qui m’a le plus touché, pas dans le sens amputation d’un membre mais plutôt face à tout ce que représente une tête humaine…
La tête, c’est là ou tout se passe, les idées, les envies, les sentiments ; pour ainsi dire, la vie !
Décapiter quelqu’un ne peut être confiné à un sens symbolique ;
Décapiter quelqu’un est l’expression d’une volonté de détruire cette personne, de la réduire à néant ;
Décapiter quelqu’un est l’acte le plus barbare qui puisse exister ; même le monde animal ne l’admet pas,
C’est dire que l’homme dans son illusion de supériorité est capable du pire…
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1 commentaire:
merci pour ces informations trés interessantes ..ya3tik issa7a
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