Le capitalisme est le système économique issu de la théorie du marché. Cette théorie repose sur 6 piliers principaux qui sont la propriété privée, l’intérêt personnel, la concurrence, les mécanismes de marché définissant les prix des biens, des agents consommateurs rationnels et une intervention gouvernementale limitée [1].
Pour de nombreuses raisons, les marchés ne parviennent pas à établir une concurrence parfaite et le fondamentalisme actuel du marché sépare l’économie du capital social [2]. Sous le capitalisme, l'humanité est passée d'une économie de marché à une société de marché ce qui a modifié et corrodé les mécanismes de la société [2], compromettant la satisfaction des besoins humains sur le plan psychologique [3].
En effet, les structures politiques et sociales capitalistes imposent un mode de production qui aliène les travailleurs et les consommateurs [3]. Les producteurs interagissent avec les travailleurs et les clients comme des objets [4], ce qui empêche le « développement sain et heureux » des individus dans les sociétés capitalistes [5].
Pour les travailleurs, en raison de la routinisation, de la stratification des emplois et de la perte de sens, le travail devient préjudiciable à la santé mentale, conduisant au burnout avec des atteintes de plus en plus fréquentes [4]. En effet, les études montrent que les travailleurs des sociétés capitalistes connaissent une dégradation normalisée de leur santé mentale liée au travail [3]. L’OMS rapporte que « le stress au travail est associé à un risque supplémentaire de 50 % de maladie coronarienne, et il existe des preuves concordantes qu’une demande professionnelle élevée, un faible contrôle et un déséquilibre effort-récompense sont des facteurs de risque de problèmes de santé mentale et physique ».
Pour les consommateurs, la diffusion de valeurs subjectives neutres basées sur les prix du marché aplatit les valeurs et conduit à un sous-investissement dans ce qui compte pour le bien-être. La combinaison de la concurrence et de l’individualisme a détérioré le capital social et a conduit au consumérisme comme tentative d’exprimer sa position sociale. Les consommateurs sont confrontés à la solitude, à l’abus d’alcool et de drogues, ainsi qu’à des problèmes de santé physique et mentale, car le capitalisme sépare les humains de leur propre nature [3].
De plus, l’oppression et la discrimination visant à garantir des marchés optimaux conduisent au racisme, au sexisme, à la violence contre les femmes [6] et aux inégalités économiques [3].
Le capitalisme repose sur des principes qui ne sont pas adaptés aux humains irrationnels et impatients. Comme le soulignent Thaler & Sunstein dans leur livre Nudge, le capitalisme serait parfait pour les « Econs mythiques » des créatures rationnelles parfaites plus proches de AI que des humains.
En plus, le capitalisme a un impact négatif sur la santé et l’environnement à travers la surproduction et la surconsommation. L’exemple le plus pertinent à ce jour est le développement de bactéries et champignons redoutables de plus en plus résistants à cause de l’utilisation abusive des antibiotiques.
De nouvelles approches philosophiques de l’économie se développent et pourraient constituer une alternative au capitalisme. L'économiste Gunter Pauli propose un modèle économique inspiré de la nature qu’il nomme l'économie bleue, et qui prône une utilisation plus rationnelle des ressources et des systèmes de production.
References:
[1] Sarwat J, Mahmud A. What Is Capitalism? Free markets may not be perfect but they are probably the best way to organize an economy [Internet]. FINANCE & DEVELOPMENT. 2021 [cited 8 December 2021]. Available from: https://www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/basics/2_capitalism.htm
[2] The Reith Lectures - Mark Carney - How We Get What We Value - From Moral to Market Sentiments - BBC Sounds [Internet]. bbc. 2021 [cited 8 December 2021]. Available from: https://www.bbc.co.uk/sounds/play/m000py8t
[3] Matthews D. Monthly Review | Capitalism and Mental Health [Internet]. Monthly Review. 2019 [cited 8 December 2021]. Available from: https://monthlyreview.org/2019/01/01/capitalism-and-mental-health/
[4] Karger H. Burnout as Alienation [Internet]. 2021 [cited 8 December 2021]. Available from: http://www.jstor.com/stable/30011472 (Links to an external site.)
[5] Paul Baran and Paul Sweezy, Monopoly Capital (New York: Monthly Review Press, 1966), 285.
[6]Federici S. Crise du capitalisme et violences sexistes. Entretien avec Silvia Federici – CONTRETEMPS [Internet]. Contretemps.eu. 2021 [cited 8 December 2021]. Available from: https://www.contretemps.eu/crise-capitalisme-et-chasse-aux-sorcieres-entretien-avec-silvia-federici/
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