17 octobre, 2008

Le congé

«Wel coungi! » C’était dit d’une manière ! Alors là ! Une entorse bénigne de la cheville ayant eu lieu 3 semaines au paravent… L’entorse est une lésion des ligaments sans déplacement des surfaces articulaires … Le caractère bénin de l’accident signe l’intégrité des éléments anatomiques. La douleur est traitée par des antalgiques palier2, des anti-inflammatoires et la mise au repos relative de l’articulation. Un repos est administré par les médecins zélateurs ; sinon cette lésion ne doit aucunement provoquer un absentéisme ni une diminution de la productivité. « bech nmout! » Le malade incapable de bouger, état d’impotence phénoménal depuis quelques instants, tout à fait en désaccord avec l’ancienneté de la lésion, s’est relevé de suite ; s’est mis à crier, à injurier le médecin de garde et disons le, était à deux doigts de lui donner « la raclée » de sa vie, pour avoir quelques jours de repos en plus! En reparlant de l’incident de la veille avec l’agrégé du service, ce dernier nous a fait part de son expérience à ce sujet lors d’un stage qu’il avait effectué au Japon : il a voulu donner un congé maladie à un patient japonais qui a non seulement refusé mais qui n’est pas arrivé à comprendre pourquoi le médecin lui proposait un congé alors qu’il était apte à reprendre son travail, entre parenthèses, le patient s’est sentit contrarié ! Entre les deux patients, il n’y a pas seulement milles lieues par les mers... Deux êtres humains de même constitution anatomique, ayant les mêmes mécanismes physiologiques mais si différents… Question de cultures ? Bon disons le, l’exemple japonais est quant même assez extrême ; les japonais forment une exception mondiale ; leur histoire, leur économie, la topographie de leur pays, ont fait de ce peuple une pointure dans l’art du travail, du dévouement… Une mentalité si précieusement héritée qui fait que ce peuple est admiré par toute la voie lactée. Mais le tunisien grâce à sa mentalité est aussi, à sa manière, un phénomène. A la recherche des causes profondes de cet état d’esprit plusieurs facteurs peuvent être incriminés : -Citons en premier lieu les conditions météorologiques incitants aux promenades et aux longues siestes sous le soleil ; -En second lieu, la manière bien tunisienne de voir les choses, qui n’accepte pas le trop : il ne faut pas être trop propre et rangé : mwaswes, il ne faut pas trop bosser : me7rath, il ne faut pas être trop gentil : yetmasken ou khbith, … et les exemples abondent. Cette manière de voir les choses serait sans doute l’héritage du brassage culturel ; qui fait que les personnes adoptent la méfiance et la ruse dés leur plus jeune âge… Une forme d’adaptation sans pareil à tout ce qui pourrait ou pas arriver ; une acceptation de tout et de rien ; en somme une résignation à la « akhta raci ou adhreb » ; désormais phrase clef… Ceci dit, les conditions météorologiques restent le facteur le plus incriminé et le réchauffement planétaire offre à mon avis, un espoir d’évolution…

08 octobre, 2008

La sagesse des fous…

Sbitar Errazi à Mannouba, son immense jardin verdoyant, son extraordinaire cage d’oiseaux, ses allées épurées, ses bancs craquelés… Par les journées ensoleillées, la nature nous envoûte : on s’imagine déjà faire un pique-nique, les pieds dans l’herbe, profiter de cette générosité, vivre pleinement son engouement pour la pureté et la légèreté de ces brises ravissantes, s’exalter en écoutant les récits des oiseaux, le crépitement des nouvelles pousses… « 3andekchi mya ? » « Chnoua ? » « 3andekchi mya ? » On avait oublié qu’on se trouvait dans l’établissement public qui contient le plus grand amoncellement de services psychiatriques de tout le pays ; « 3andekchi mya ? » est la phrase typique, le must que chaque visiteur des lieux rapporte ; Vous aurez beau être discret, un des patients trouvera toujours le moyen de vous aborder pour : vous dire bonjour, vous demander en mariage, vous proposer un plan, vous parler d’un problème, vous chanter une chanson… mais plus fréquemment pour vous demander « mya ». Plusieurs personnes s’arrêtent, prennent la peine d’ouvrir leur sac, de chercher dans leur porte feuilles, dans leurs poches… pour satisfaire cette demande toujours renouvelée ; d’autres refusent de peur d’être agressés ou parce qu’ils n’ont tout bonnement pas de pièces de monnaies de 100 millimes… À la longue on s’y habitue, on n’est plus gêné, on rigole même avec certains patients à qui on paye un café… Errazi est vraiment un monde à part, ou plusieurs personnes coupées du monde de part leur pathologie mentale et de leur incapacité de s’adapter à la société de consommation, se retrouvent dans un havre de paix propice à la relaxation et à l’oubli… Un coin de ce pays qui reste non régit par les intérêts et les bénéfices… enfin, c’est ce que je croyais, du moins jusqu’à hier ! « Okhti, okhti… » Je souris tendrement en pensant : « voilà une autre demande de prêt » « n3am » « 3andekchi dinar ?» « heuu… » Dinar fard el marra ! Mais qu’est ce qui les prend ? … J’ai passé toute la journée à y penser ; « 3andekchi dinar ? » résonnait inlassablement dans mes oreilles… « 3andekchi dinar ?», la demande s’est multipliée par dix d’un coup à l’image du prix du baril de pétrole ; « 3andekchi dinar ? », la carapace avec la quelle se protége le monde des ‘fous’ s’est fissurée ; « 3andekchi dinar ? », le monde des ‘sages’ pollue le monde des ‘fous’ ; « 3andekchi dinar ? », les ‘fous’ subissent l’inflation économique des ‘sages’ ; « 3andekchi dinar ? », les ‘fous’ s’y accommodent ; Wenti 3andekchi dinar ?

03 octobre, 2008

Qu’est ce qu’on gagne à arrêter de fumer ?

(ancienne affiche publicitaire pour le tabac) L’arrêt du tabac, s’il suscite bien de difficultés, réserve souvent de bonnes surprises. Quelle que soit la quantité de tabac consommée et aussi longtemps qu’on ait fumé, il n’est jamais top tard pour arrêter et les bénéfices de l’arrêt du tabac interviennent presque immédiatement : -20minutes après la dernière cigarette : la pression sanguine et les pulsations du cœur redeviennent normales. -8heures après la dernière cigarette : la quantité de monoxyde de carbone dans le sang diminue de moitié. L’oxygénation des tissus redevient normale. -24heures après la dernière cigarette : Le risque d’infarctus du myocarde diminue déjà. Les poumons commencent à éliminer le mucus et les résidus de fumée. Le corps ne contient plus de nicotine. -48heures après la dernière cigarette : Le goût et l’odorat s’améliorent. Les terminaisons nerveuses gustatives commencent à repousser. -72heures après la dernière cigarette : Respirer devient plus facile. Les bronches commencent à se relâcher et on se sent plus énergique. -2semaines à 3 mois après la dernière cigarette : La toux et la fatigue diminuent. On récupère du souffle. On marche plus facilement. -1 à 9 mois : Les cils bronchiques repoussent et on est de moins en moins essoufflé. -1 an après : Le risque de cancer du poumon diminue presque de moitié. -10 à 15 ans après la dernière cigarette : L’espérance de vie devient identique à celle des personnes n’ayant jamais fumé. Se sent-on vraiment mieux sans cigarettes ? Arrêter de fumer permet de retrouver le calme intérieur. Etonnant, n’est-ce pas ? Pourtant de nombreuses personnes font cette constatation à l’arrêt du tabac. Une explication s’impose : loin d’apaiser le ressentis physique du stress, la nicotine en augmente l’effet. Par exemple, lorsqu’une personne fume, ses pulsations cardiaques sont plis rapides et sa pression artérielle augmente. C’est bien pour cela que la nicotine est une molécule classée parmi les substances excitantes, et non pas parmi les substances calmantes. Arrêter de fumer demande un gros effort de la part du fumeur qui peut considérer sa réussite avec fierté.

l’ANTI-ŒDIPE

l’ANTI-ŒDIPE de Gilles Deleuze et Félix Guattari est un essai sur le capitalisme et la schizophrénie qui nous propose une analyse très logique et fort appréciable de la psychologie et la sociologie humaine. Le livre se présente en deux tomes, avis aux amateurs de la philosophie ; à lire d’urgence.