Pendant mes longues périodes d’hibernation, je survie grâce à l’illusion du foisonnement créateur qui m’entoure ; je m’attarde sur chaque mot, chaque idée…
Je me complais dans cette croyance qu’après, dans quelque temps ; je pourrais laisser jaillir tout ce que je pense, tout ce que je ressens avec force et audace ; que ça coulerait de tous mes pores, que ça envahirait l’espace…
Mais l’hibernation se prolonge et j’assiste chaque jour à l’évanouissement de mes idées, de mes envies qui brûlent à petit feu et se recroquevillent fatiguées d’avoir tellement dansé dans ma tête, dans un petit coin sombre de ma mémoire qui s’effrite…
Au loin, je vois la lumière ; le bout du tunnel !
La délivrance pour bientôt !
Allez ;
Dansez !
Bougez !
Levez vous !
Je relève un membre qui retombe lourdement,
Je touche des masses froides,
Je sens l’odeur du cadavre…
Mes idées se meurent
Mes envies se sont suicidées
Et quand enfin le printemps arrive ; je reste là, vide et vidée.
Rien qu’un volume qui respire l’air des autres,
Un cerveau ankylosé,
Une imagination aplasique,
Inutile.
J’ai décidé d’être ‘donneur d’organe’
Mon cœur, fais circuler un sang immaculé de rêve ;
Mes poumons, respirez la joie de vivre ;
Mes oreilles n’entendez pas, écoutez
Mes yeux…
Vous mes yeux…
Après avoir tout pris,
Je voudrai que mon squelette soit érigé pour recevoir les oiseaux
Qui viendront me parler d’autres cieux,
Me chanter d’autres musiques…
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