« Elle danse
sur des parquets immenses
aussi luisants qu’un lac… »
Cette chanson de Francis Cabrel me revient à l’esprit en pensant à ce livre ;
Cette petite fille, qui, porteuse d’un handicap moteur, se plait à rêver qu’elle danse…
Ce corps qui l’emprisonne et dont elle se détache par l’esprit pour se retrouver prisonnière à la fin de ses rêveries qui ne dureront d’ailleurs, jamais assez…
Ce même conflit de l’esprit avec le corps ou du corps avec l’esprit se retrouve dans «La métamorphose » de KAFKA ;
Gregor Samsa se lève un beau matin transformé en cancrelat !
Ce corps étranger qu’il ne sait manier au début l'asservit, ce conflit entre l’esprit et la matière provoque une frustration inégalée ;
Pas de « comment ?» ni de « pourquoi ?», KAFKA laisse le lecteur poser ces questions à sa place et n’y répond pas…
Est-ce un cauchemar ? une réalité ? une hallucination ?
On ne saurait dire ! Tout est flou, incertain, angoissant…
Et jusqu’à la fin de ce roman, on attendra vainement l’événement qui apportera un sens ou une logique ;
Gregor et sa famille essayent de s’accommoder à cette nouvelle situation et la métamorphose de l’esprit induite par cette condition physique est entamée, mais à quel prix !
Les relations changent, les sentiments se dissipent et l’esprit n’étant que le résultat de son environnement régresse cruellement…
Coupé du monde extérieur, Gregor sombre, jusqu’au jour ou la dépression humaine tue la bête…
Finalement, l’esprit ne peut être maître de la matière -corollaire légitime des interactions avec l’environnement, il peut s’y adapter, du moins essayer de ne pas aller à l’encontre de ce qu’elle implique, mais ne pourra jamais la dominer, même si à un moment donné, il croit le faire…
Cette réclusion mentale, beaucoup plus despotique que celle du corps, entravait toute communication ;
Gregor était incapable de cerner les événements et n’avait donc aucun moyen de s’y adapter ;
KAFKA le mentionne d’ailleurs constamment, lui aurait-on parlé, l’aurait-on informé… tout aurait pu se passer autrement, peut être aurait-il pu apporter un plus…
Mais non, sa condition de bête l’en empêchait…
On ne refusait pas de l’écouter, ceci n’a tout bonnement pas effleuré leurs esprits, réduit morphologiquement à un être « inférieur », il perdait à leurs yeux toute capacité de raisonner…
Ceci n’est pas un récit fantastique, c’est une parodie du monde ou il suffit d’avoir un critère d’infériorité pour être marginalisé…
4 commentaires:
ceci n'est pas seulement une parodie, c'est la dure réalité que sont en train de vivre des millions de gens...
ce qui fait mal en plus, c'est qu'au nom de la liberté d'expression et des pensées, certains n'hésitent pas à marginaliser des handicapés, à les rejeter, à les repousser devant tout le monde et en ressentant une fierté en plus!!!
ces gens là souffrent du déphasage entre leurs corps et leurs têtes, de la désynchronisation entre ce que leur cerveau demande et ce que le corps peut lui offrir...
la cruauté augmente crescendo en ce moments et les gens s'en foutent de plus en plus. ceux qui vont bien le seront encore plus et ceux qui souffrent s'enfoncent et fondent lentement et cruellement..!!!
l'handicap physique dont parle Francis Cabrel ou encore plus fantastique que raconte Kafka n'est que le synonyme de tout handicap et non seulement moteur...
l'handicap d'être pauvre, celui d'appartenir au tiers monde, celui d'être étudiant, celui de survivre dans un regime batit sur le népotisme et les caprices...
et les exemples abondent!
texte magnifique ya el Pink!
Tbarkallah 3lik!
marci 3lik sadi9i;)
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