28 janvier, 2008

« ETRE ET TEMPS » de Heidegger :

«Le Dasein est un étant qui n’apparaît pas seulement parmi d’autres étants. Ce qui le distingue ontiquement, c’est que, dans son être, il y va pour cet étant de cet être. Or s’il est ainsi constitué en son être, il appartient donc au Dasein d’avoir en son être un rapport d’être à cet être. Et cela veut aussi dire que le Dasein, d’une manière quelconque qui peut être plus ou moins explicite, s’entend dans son être. Cet étant a ceci de propre qu’il n’a qu’à être pour que cet être qui est le sien lui soit découvert. L’entente de l’être est elle-même une détermination d’être du Dasein. Ce qui distingue ontiquement le Dasein, c’est qu’il est ontologique […] L’être même, par rapport auquel le Dasein peut se comporter de telle ou telle manière et vis-à-vis duquel il a toujours une certaine attitude, nous le nommons existence. Et comme la détermination de cet étant dans son essence ne peut s’accomplir en donnant de lui une définition qui exprimerait sa réalité ; comme son essence repose bien plutôt en ce qu’il a, chaque fois, à être son être en tant que celui-ci n’est qu’à lui, c’est le terme Dasein, pure expression d’être, qui est choisi comme marque distinctive de cet étant. Le Dasein s’entend soi-même toujours à partir de son existence, une possibilité de soi-même, possibilité d’être soi-même ou de ne pas l’être. Ces possibilités, ou bien le Dasein les a choisies lui-même, ou bien il y est tombé, ou bien il a chaque fois déjà grandi en elles. Se prendre en main ou négliger de le faire, ces manières d’exister, il appartient chaque fois au Dasein et à lui seul d’en décider. La question de l’existence ne se clarifie jamais qu’en en passant par l’exister lui-même. […] Mais la question de l’être n’est alors rien d’autre que la radicalisation d’une tendance d’être appartenant par essence au Dasein lui-même, l’entente pré-ontologique de l’être. » Source : Heidegger (Martin), Être et temps, trad. par François Vezin, Paris, Gallimard, 1986. Heidegger, fameux sectateur du nazisme et adepte de Husserl, a été le philosophe qui a médité l’être tel qu’il s’offre ou se dérobe dans son œuvre ETRE ET TEMPS. Ce « berger de l’être » qu’est l’homme est toujours en rétrospection et prospection. Parmi tout les « étants » (Dasein), il est le seul capable de s’interroger sur l’être ; cette interrogation constituant l’être même de cet étant. Le Dasein est la voie d’accès unique et obligée à l’être et à toute compréhension de tout être qui permet d’élucider la manière selon laquelle la compréhension de l’être et du Dasein lui même s’articule. Heidegger nous parle des« soucis » (Besorgen) de l’être : la facticité (Geworfenheit), l’existence (Existenz) et l’être auprès de (Sein bei) ; à travers lesquels, il nous expose les problèmes de l’être … Une œuvre présentant beaucoup de contradictions (même Husserl n’est pas arrivé à la comprendre) qui attire par son inextricable acheminement…

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